• Bilan sur ma manière d'écrire

    Je pense que c'est le moment de faire un bilan sur mon adaptation du code écrit au parler.

    J'ai posté au moins cinq articles dans ce code écrit. Cinq articles, c'est assez pour se rendre compte des quelques limites et inconvénients de cette manière d'écrire.

    Je ne suis plus autant euphorique que quand j'ai commencé à écrire de cette façon radicale, mais je reste toujours autant d'accord avec l'intention de base : rendre plus facile l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ainsi que retirer à l'élite l'orthographe comme outil d'exclusion sociale.

    Je trouve drôlement dommage de devoir vérifier sur la toile la conjugaison de plein de verbes du 3ème groupe dont on connaît déjà la prononciation.

    J'ai peur que plein de gens abandonnent l'apprentissage du français à cause de toutes ses règles compliquées et dures à expliquer.

    En simplifiant le code écrit, les gens font moins de fautes (ou aucune), et donnent moins de raisons 'ou aucune) de se faire corriger.

    Mais peut-être que ma manière de faire cette simplification n'est pas très bonne et il est temps de la critiquer.

    Premièrement, je trouve mes articles dans ce code écrit difficiles à lire (et ce sentiment est exacerbé par le fait que je n'aime pas lire en général). Déchiffrer les mots me prennent beaucoup de temps et d'énergie et me donne mal à la tête. Je me permets aussi de déclarer que ces texte sont moches à voir, même si ce n'est pas vraiment un argument. C'est, pour être honnête, totalement hors sujet vu que je n'écris pas pour que ça fasse joli mais, voilà, je voulais le dire.

    Deuxièmement, ma simplification n'est pas vraiment compatible avec la volatilité du E en français. L'Insolente Linguiste a déjà posté un article sur Facebook a ce propos : on écrit « médecin », « samedi », « appeler » mais souvent on dit « med'cin », « sam'di », « app'ler ». Dans mon système ('fin je suis prêt à parier que quelqu'un a déjà eu cette idée avant moi), on peut écrire « mëdsê », « samdi », « aplë » tout comme on peut écrire « mëdesê », « samedi », « apelë ». Là où j'ai été le plus gêné, c'est pour écrire des mots comme « cheveux » : « ceve » ne m'a pas plu parce que je pense que ça peut laisser entendre que le 2ème E est caduc, donc j'ai tenté de corriger ça en écrivant « cevö », avec un Ö comme en turc ou en allemand, mais ça peut être lu comme « chevaux » si on est, comme moi, pas très attentif.

    Troisièmement, je pense que supprimer tous les digrammes est une mauvaise idée car tous ne sont pas à jeter. (Je n'ai pas trouvé d'argument convaincant.) Voilà ceux qui, je pense, doivent être conservés : « eu », « ou », « an », « en », « on », « in »,« un » et « oi ».

    La disparition du Y n'est pas une bonne idée non plus, et je m'en suis rendu compte quand j'ai constaté que je n'avais pas prévu de remplacement au double L pour les mots comme « billet » ou « quille ».

    L'écriture des liaisons est, de plus, un peu compliquée et peut alourdir visuellement les textes. (Là aussi je n'ai pas grand chose à dire.)

    Je n'ai pas non plus remis en question la pertinence des majuscules. Peut-être parce qu'ils ne me gênent pas. Mais j'ai lu une fois des publications de Björk qui ne contiennent pas de majuscule et j'ai trouvé ça admirable, comme une preuve de modestie.

    Néanmoins, il y a aussi des choses que j'aime beaucoup : la suppression des doubles consonnes, du H, du Q, du W, des lettres finales muettes et des accords en genre et en nombre, ça rend l'écriture tellement plus facile, d'autant plus que ça ne gêne sûrement pas la lecture et la compréhension.

    Les mots avec la lettre E sont d'ailleurs plus faciles à prononcer. Il y a plus de clarté : un E sans accent est toujours prononcé /ə/ ou /ø/, un È est toujours prononcé /ɛ/ et un Ë est toujours prononcé /e/.

    Pis les lettres comme le C, le S et le G qui se prononçaient de plusieurs façons différentes n'ont maintenant qu'un seul son.

    Je crois donc qu'il faut mettre à jour ce système d'écriture pour me mettre plus à l'aise et ça me servirait peut-être pour expérimenter de nouvelles choses à écrire. Je propose une nouvelle adaptation du code écrit, moins radicale, que je vais adopter pour les prochains articles. Peut-être que ce code aura droit à son bilan lui aussi.

    Dans ce nouveau code écrit, je conserve certaines grandes règles du premier système mais je réutilise les digrammes que j'ai décidé de conserver, les E caducs et les Y. Je garde aussi ma première manière de faire des liaisons (celle avec des tirets) ainsi que les Ñ.

    Quant aux accents, le tréma ne sert plus si on conserve les digrammes. Pareil pour l'accent circonflexe censé indiquer les nasales. Il ne resterait donc que l'accent aigu pour le E et l'accent grave pour le O semi-ouvert (même si je sais que je ne l'emploierai jamais).

    Quant au double L, je le remplace par un Y, comme en turc.

    Enfin, j'ai décidé que les majuscules sont facultatives parce que j'aime bien comment leur absence rend les phrases moins solennelles et formelles.

    J'espère que je ne t'ai pas fatigué avec ce gros pavé, mais j'avais besoin de le faire depuis plusieurs mois. J'ai quelques articles en attente de rédaction (deux articles automobiles plus un traitant de la darija marocaine) et je suis impatient de les voir dans ce nouveau code écrit.

    « Avenir de mô blog - dua-je câjë de platform ?Daihatsu Mira Tocot »

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :